Femmes en sciences et technologies: 8 initiatives qui encouragent la diversité dans ces milieux
Les femmes en sciences et technologies sont malheureusement encore rares en 2021. C’est pourquoi nous vous présentons 8 initiatives qui encouragent les femmes à se lancer des les milieux des STIM.
Le milieu des STIM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) est historiquement et toujours aujourd’hui dominé par les hommes. Malgré quelques progrès en termes de parité, nous en sommes toujours très loin. En effet, au Québec seulement 18% des professionnels du milieu TI étaient des femmes en 2018 selon TechnoCompétences.
Si on peut imaginer que ce pourcentage a augmenté aujourd’hui, nous sommes pourtant toujours bien loin de la parité. D’ailleurs, madame Bilodeau, la directrice de Scientifines, nous faisait part de l’étonnante faible progression du nombre de femmes dans ces domaines, malgré les efforts des dernières années.
À l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, le 8 mars 2021, nous avons décidé de mettre en avant plusieurs initiatives visant à faire entrer les jeunes filles et les femmes en sciences et technologies. Mais aussi à les encourager à choisir des carrières dans les domaines des STIM.
AU QUÉBEC
Scientifines
Scientifines est le fruit de 4 fondatrices, issues de milieux différents comme le travail social et la psychologie. Ensemble, elles ont commencé à intervenir auprès de jeunes adolescentes au secondaire. Et elles se sont rendu compte qu’il fallait intervenir encore plus tôt dans leur parcours scolaire pour réellement leur donner le goût des sciences.
Ainsi en 1993, Scientifines voit le jour sous la forme sous laquelle on les connaît aujourd’hui: un organisme à but non lucratif.
Qu’est ce qui a poussé les fondatrices à créer les Scientifines? L’envie de voir des femmes de tous les milieux s’approprier du pouvoir dans les domaines scientifiques et technologiques. De voir plus de femmes en sciences et technologies. L’objectif de l’organisme est de permettre aux jeunes filles de développer des compétences transversales au travers des sciences.
Pourquoi les sciences? Car ce sont des matières très tangibles et concrètes, faciles à aborder. En effet, les sciences c’est faire des expériences, utiliser ses mains et comprendre concrètement le fonctionnement de ce qu’on étudie.
Si les Scientifines existent, c’est aussi pour permettre aux élèves de milieux défavorisés d’accéder aux domaines scientifiques. Car ces élèves ont souvent peu ou pas du tout de modèles ou de proches qui travaillent dans ces domaines. Les Scientifines veulent participer à contrer la pauvreté. Notamment en donnant l’opportunité à ces jeunes filles de développer des compétences et un goût pour les sciences et technologies. Leur offrant alors une potentielle porte d’entrée vers un milieu plus favorable au travers de leur choix d’études supérieures.
Depuis sa création, l’organisme a bien évolué. Proposant des activités aux contenus plus riches et donnant l’opportunité de participer à des expo-sciences. Celles-ci permettent aux élèves d’exploiter leur créativité pour un projet qu’elles gèrent de la conception à la présentation. Ainsi ces projets boostent la confiance en elles des jeunes filles. Mais elle rendent aussi les enseignants très fiers de voir leurs élèves progresser et développer un esprit critique.
Pour terminer, les Scientifines tiennent aussi à garder un contact avec les filles qui ont auparavant participé à leurs activités. Récemment elles ont retrouvé des participantes du début des années 2000. Elles ont maintenant entre 18 et 25 ans et voici ce qui en est ressorti:
- 95% d’entre elles ont un diplôme d’études secondaires ou plus;
- 78% sont toujours aux études, parmi lesquelles 23% sont liées aux STIM;
- 17% ont (déjà!) un diplôme universitaire;
- Mais surtout 88% ont dit que les Scientifines ont eu un impact sur leur persévérance scolaire.
Alors si les Scientifines ne prétendent pas que toutes les participantes choisiront de travailler dans les domaines scientifiques et technologiques, elles ont plutôt l’ambition d’avoir un impact positif sur la vie de ces jeunes filles. Leur permettant de développer des compétences qui s’appliquent dans la vie de tous les jours, peu importe leur domaine d’étude. Le mot clé: EMPOWERMENT.
Girl Knows Tech
Girl Knows Tech est un blogue tenu par Marie-Philippe Gill, étudiante à la maîtrise en machine learning à l’ÉTS à Montréal. Son parcours dans le milieu technologique commence en 2012, après un déclic l’amenant à décider de ne pas se laisser contrôler par ses peurs. Les peurs? Ne pas être assez bonne pour travailler dans le milieu et évoluer dans un milieu majoritairement masculin.
Depuis, elle a obtenu un DEC en techniques de l’informatique et un diplôme en ingénierie logicielle à l’ÉTS.
C’est ainsi que sa passion pour les technologies n’a depuis cessé de grandir. En 2015 elle lance un blogue qui lui permet ainsi de combiner ses deux passions: l’écriture et la technologie.
Nous avons pu échanger avec Marie et elle nous a partagé une expérience qui a marqué son parcours:
Le cours d’informatique qu’elle a suivi au secondaire. Ce cours, mené par un professeur à l’écoute de Marie, lui a permis de trouver sa voie. Ce professeur donnait des cours stimulants et des projets toujours intéressants. Marie se souvient par exemple d’un projet de création de jeu vidéo!
Mais ce qui l’a surtout marquée, c’est l’opportunité d’apprendre Javascript que lui a donné ce professeur. Alors que les autres élèves travaillaient sur un projet qu’elle n’aimait pas, Marie a appris à coder avec Javascript par elle-même! Lui permettant ainsi de prendre confiance en elle et en ses capacités. Et c’est cette confiance qui l’a poussée à s’inscrire en technique en informatique au cégep.
Enfin, sur son blogue Marie parle de son expérience en tant qu’étudiante dans le milieu technologique. Conseils pour bien réussir ses études ou gérer son blogue, partage d’expériences personnelles, interviews de femmes en sciences et technologies… Le blogue de Marie est une mine d’or pour les jeunes femmes qui se lancent dans les domaines des STIM.
Très active sur les réseaux sociaux, elle est à l’écoute de sa communauté qui grandit de jour en jour! Une très belle inspiration québécoise pour les jeunes filles qui se posent encore des questions sur leur orientation professionnelle.
Les Filles et les Sciences
Les Filles et Les Sciences c’est avant tout un événement qui se déroule dans 4 villes québécoises. Montréal, Québec, Rimouski et Sherbrooke. L’objectif est de faire connaître aux jeunes filles de 2e, 3e et 4e secondaire les professions et études qui mèneront ces femmes en sciences et technologies.
L’organisme permet aux jeunes filles de rencontrer des professionnels et des intervenants de grandes entreprises et universités québécoises afin de les aiguiller dans leur choix d’orientation.
Cette année, l’événement a dû complètement se réinventer. Les Scientifines ont organisé un concours virtuel de réaction en chaîne. Les participantes doivent donc réaliser une réaction en chaîne, se filmer et partager la vidéo. À la clé? Des bourses d’études universitaires, des places en camps scientifiques et des prix Coup de Coeur. De quoi motiver les jeunes scientifiques en devenir!
Le concours prend d’ailleurs fin ce mercredi 10 mars. Les gagnantes seront annoncées le 12 mars, alors surveillez leur page Facebook.
La présidente de l’organisme, Nancy Rancourt, nous a d’ailleurs fait part du bonheur que lui procure la vue des jeunes filles enthousiastes et émerveillées pendant leurs événements. Elle nous explique aussi avoir pu développer la présence de l’organisme auprès des écoles défavorisées dans les dernières années. Et ce, grâce à un partenariat avec Hydro-Québec. Un développement qui rend l’équipe de Les Filles et les Sciences “très fière de pouvoir donner la possibilité à plusieurs jeunes filles de ces milieux de découvrir ce monde fascinant”.
Enfin, la présidente partage avec nous le plus grand accomplissement de son organisme. Une présence sans faille depuis plus de 20 ans, grâce à des bénévoles qui ont à cœur cette mission. Depuis, elles ont reçu plus de 15 000 jeunes filles et savent grâce à des sondages que cela a été le déclencheur pour poursuivre leurs études en sciences et technologies pour nombre d’entre elles.
AU CANADA ET AILLEURS
E-mma est une association française créée en 2013 par des étudiants issus d’une école d’informatique et de nouvelles technologies. Elle se décrit comme un pont entre les enfants et le monde des sciences informatiques. Au travers de la promotion de la diversité des genres et l’inclusivité dans les domaines technologiques. Présente en France, en Espagne, en Albanie et en Belgique, l’association ambitionne de se développer à l’international dans le futur. En 2018-2019, 60% des personnes formées par l’association étaient des femmes et des jeunes filles.
Au travers d’ateliers et conférences, E-mma introduit donc les jeunes et les adultes à la programmation. Le but étant de les sensibiliser à l’importance de développer ses compétences technologiques dans le monde d’aujourd’hui.
Présidente de l’association depuis 2015, Dipty Chander est aussi très engagée pour l’inclusivité et la diversité dans les domaines technologiques. Ayant elle-même suivi un parcours scolaire dans un milieu à dominance masculine. Elle a notamment travaillé pour Microsoft en tant que Technical Account Manager puis en tant que spécialiste du cloud.
Elle travaille aujourd’hui pour Google en tant que GMP Process Coordinator EMEA. En parallèle de son poste de présidente de l’association E-mma. Un très bel exemple pour toutes les jeunes filles qui doutent encore de leur capacité à réussir dans ce milieu!
Girls Who Code est un organisme à but non lucratif créé aux États-Unis en 2012 par Reshma Saujani. Depuis, l’organisme a grandi à travers les États-Unis mais aussi le Canada, le Royaume-Uni et l’Inde.
Girls Who Code a pour ambition de faire disparaître les inégalités hommes-femmes dans les domaines technologiques. Donc d’amener plus de femmes en sciences et technologies grâce à la promotion de la diversité, l’équité et l’inclusion au travers de ses clubs. Ceux-ci ont pour but de cultiver l’intérêt informatique des jeunes filles de 11 à 18 ans. Développement des compétences et construction d’une communauté internationale, en activité extra-scolaire ou avec l’école et même en ligne depuis 2020.
L’organisme propose des camps de jour d’été ainsi que des programmes pour les étudiantes de niveau universitaire (uniquement aux États-Unis). Grâce à toutes ces initiatives Girls Who Code a atteint 300 000 filles depuis sa création.
Kids Code Jeunesse est un organisme de bienfaisance canadien. Son objectif est de faciliter l’accès à l’éducation aux compétences numériques des jeunes canadien.nes. Avec ses cours, événements et clubs à travers le Canada, KCJ permet aux jeunes d’apprendre à coder de manière ludique. KCJ initie et forme également les professeurs afin qu’ils transmettent à leur tour leur savoir et intérêt pour le code.
Tech Spark est la première école canadienne (anglophone) de technologie et de design engagée à donner des outils aux enfants issus de minorités visibles, aux filles, aux femmes et aux enseignants grâce à une éducation innovante. L’objectif de TechSpark est d’accroître la diversité dans les milieux technologiques.
L’école propose ainsi des formations pour les enseignants souhaitant proposer des curriculums culturellement adaptés et des événements pour les femmes. Mais aussi des ateliers virtuels (et en personne en temps normal). Ainsi que des camps de jours pour les jeunes. Dans le but d’enseigner des notions de robotique, de design UX, de programmation, de réalité virtuelle ou de jeux vidéo.
Canada en Programmation (Canada Learning Code en anglais) a vu le jour avec le projet #ladieslearningcode. Ce projet avait pour objectif d’apprendre aux femmes (entre autres) à programmer dans un environnement social et collaboratif. Au fur et à mesure le projet s’est élargi et #girlslearningcode, #kidslearningcode, #teenslearningcode et #teacherslearningcode ont vu le jour. Le projet global prend alors le nom de Canada Learning Code.
L’organisme veut permettre aux canadien.nes sous représenté.es dans le domaine technologique d’apprendre et de développer leurs compétences numériques. Proposant des cours, des formations, des événements, des ateliers et des ressources en ligne.
Canada En Programmation ambitionne également à ce que le code fasse partie du cursus scolaire des élèves canadiens. Au même titre que les mathématiques ou le français afin de rendre cette compétence numérique plus accessible et moins intimidante.
En résumé
Pour conclure, malgré l’existence et les efforts de toutes ces organisations, il reste un long chemin à parcourir pour que le nombre de femmes en sciences et technologies augmentent de façon significative.
Celles-ci se battent tous les jours pour amener plus de femmes et de manière générale plus de diversité dans ces milieux.
Enfin, Mme. Bilodeau, directrice de Scientifines, et Mme Rancourt, présidente de Les Filles et Les Sciences, nous donnaient quelques conseils pour encourager les femmes en sciences et technologies:
- Pour les professionnels du milieu: tisser un maillage plus serré avec les milieux scolaires et ouvrez vos portes aux jeunes filles. Participez à des foires comme celles de Les Filles et Les Sciences. Proposez des journées exploratoires en entreprise, du mentorat. Rapprochez vous des conseillers d’orientation. De cette manière, les jeunes filles seront plus exposées à ces domaines, les rendant beaucoup moins intimidantes et donc plus accessibles. Cela leur donne également des modèles concrets auxquels s’identifier.
- jjj
- Pour les jeunes: soyez curieux.se. Aller voir ce qui existe, n’ayez surtout pas peur d’essayer. Tous vos efforts seront utiles et pourraient vous différencier dans le futur!
Remerciements: Valérie Bilodeau (Scientifines), Nancy Rancourt (Les Filles et Les Sciences) et Marie-Philippe Gill (Girl Knows Tech).
À Propos de Nexxo
Nexxo Solutions informatiques est une entreprise qui se spécialise dans la prestation de services informatiques et technologiques auprès des entreprises québécoises. Sa mission est d’offrir aux entreprises québécoises des services informatiques adaptés à leurs besoins. En agissant comme un département T.I. externe, elle prend en charge toutes les tâches informatiques d’une entreprise pour lui permettre de se concentrer sur ses activités d’affaires. Elle y arrive en collaborant étroitement avec ses clients et en mettant leurs intérêts au centre de ses préoccupations.
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